Pigeons (suite)

Publié le par emliochka

"Bergère ô tour Eiffel, le troupeau des ponts bêle ce matin" (Apollinaire, Zones). Emliochka, pauvre de toi, les troupeaux de pigeons te harcèlent ce matin... Malheureusement, non, la guerre n'est pas encore finie. Comment finira-t-elle d'ailleurs ? " A la fin tu es las de ce monde ancien" (Apollinaire Zones). A la fin je suis las de cette guerre sans fin... Mais ces troupeaux de pigeons dans les frais gazons du bois de Vincennes, comment les voir sans frissonner ? Comme une grossièreté dans la bouche d'une jolie demoiselle, comme un rasoir dans ma soupe ou comme un caillou dans l'assiette de lentilles, comme un souci au front de l'être aimé, comme une fausse note sous les doigts d'un virtuose - ça brise votre rire en mille éclats de verre.

Publié dans bulletins du front

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